Lorsqu’il attenta à ses jours, le sculpteur travaillait à un groupe La charité chrétienne qui devait figurer à l’exposition des beaux-arts de cette année là. Il fut présenté en septembre et obtint la médaille d’or en même temps que Griffoul-Dorval. Le groupe inachevé était probablement en marbre. On manque hélas de commentaires pour reconnaitre l’œuvre. Fut-elle reprise ans le catalogue de la manufacture ? ou n’était-elle pas suffisamment avancée pour faire l’objet d’un tirage ? Ou s’agit-il de La religieuse de Saint-Vincent de Paul assistant un malade datée aussi de 1850 ?
En 1850, on exposa pour la fabrique Virebent une statue du Printemps, celle qui faisait partie de la série des quatre saisons précédemment réalisée. En effet le printemps de cette série remporta un grand succès. On peut le voir place Mage ou dans une niche de la cage d’escalier de l’hôtel Miègeville (version cirée de 1835). Accompagné de l’Eté on l’admirait depuis 1847 sur la façade de l’hôtel de la rue Lafayette puis au château de Seyre (1855).
Jules Carles indique qu’à sa mort l’artiste laissait nombre d’œuvres inachevées.
A la manufacture il fut remplacé d’abord par le sculpteur parisien Pommateau. Puis par Martial Clerc, l’ancien élève de Salamon.
Une collaboration non exclusive
Salamon livra donc pour la manufacture des statues comme celles du jubé de Condom, et des groupes qui furent de grands succès commerciaux. Mais il faut souligner que sa collaboration avec la manufacture Virebent ne fut pas exclusive.
En 1839, Salamon sculpta les hauts reliefs des femmes assises sur les rampants d’un fronton triangulaire au 63, de la rue de la Pomme pour l’immeuble Sicard.
L’année suivante (1841) il livra les figures en stuc du monument en l’honneur des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Malte, Odon et Roger de Pins, pour l’église de la Dalbade, dans la continuité du projet de Dumège d’honorer les familles toulousaines illustres. Il s’agissait d’encadrer l’épitaphe rédigée par le marquis de Castellane en l’honneur des chevaliers de Saint-Jean dont les ossements furent transférés le 21 juin 1841 en l’église de la Dalbade.
Salamon continua aussi à travailler le bois. Maurice Prin a relevé qu’il sculpta les figures du roi David et de Sainte-Cécile, disposée sur les tourelles du grand orgue de la basilique Saint-Sernin en 1845, et toujours la même année, diverses statuettes sur celui de l’église Saint-Nicolas.
Le curé de la basilique Saint-Sernin ayant proposé au conseil de fabrique en juillet 1848, de restaurer la chapelle Sainte-Suzanne pour la dédier à l’Immaculée conception, Salamon proposa en Janvier 1849 un projet de réhabilitation, dont Maurice Prin à retrouvé un dessin sensible, mais que l’on souhaiterait plus lisible ! On manque d’information pour savoir si Salamon eut le temps de terminer cette restauration. Enfin un buste de femme en plâtre patiné conservé au musée du Vieux Toulouse date de la même année.
Références bibliographiques :
Maurice Prin, Le tombeau du sculpteur Antoine-Joseph Salamon, Auta, n° 19, 15 janvier 2001.
Maurice Prin, La chapelle Sainte-Suzanne, in Saint-Sernin, trésors et métamorphoses, Catalogue de l’exposition, page
Guy Ahlsell de Toulza, La chapelle d’axe du chœur de Notre-Dame du Bourg de Rabastens et son retable d’albâtre du XVe siècle, MSAMF, T LII, page 151.